Fêter Noël ou le Nouvel An à Maurice est une histoire de famille, mais aussi de cuisine. Petite liste des plats les plus populaires lors de ces grandes réunions familiales de fin d'année…
Réveillonner à l'île Maurice, c’est surtout s’adapter aux produits locaux. Les premiers colonisateurs, n’ayant pas de dindes ou de pommes de terre à disposition, ont du faire avec les moyens du bord, tout conservant des recettes raffinées dignes d’un repas de fête. C’est ainsi que certaines des recettes traditionnelles mauriciennes pour le réveillon de Noël ou le Nouvel An sont parfois vieilles de plusieurs siècles. La plupart d’entre elles proviennent d’ailleurs de l'époque française (1720-1810), et sont des adaptations de recettes déjà existantes.
Certains ingrédients locaux, tels que le fameux camaron des rivières, sont de tradition réservés pour les banquets de fin d'année. Parmi les autres produits phares du réveillon, on trouve aussi le succulent cœur de palmiste, l’un des aliments les plus nobles du terroir mauricien.
Les plats que nous listons ici sont tous des incontournables du réveillon mauricien. Traditionnellement, on les mange en famille, autour d’une immense table, en compagnie de ses cousins, tantes, grands oncles… Notez qu’il s’agit pour la plupart de recettes d’origines européennes (surtout françaises) adaptées aux produits locaux.
Sorte de gelée à base de viande, l’aspic est fortement associé aux fêtes de Noël à Maurice. Il faut savoir qu’historiquement, les gelées de viande ont été inventées avant les gelées de fruits, en France durant le Moyen-Age. Cette vieille recette française, plutôt compliquée à préparer, était sans doute réservée pour les événements exceptionnels par les premiers colons français de Maurice. L’aspic fut très populaire à la fin 18e siècle et au début du 19e siècle lors des dîners de la haute société, mais il disparaît peu à peu des assiettes. Traditionnellement, l’aspic de Noël Mauricien contient des crevettes et des asperges, mais on peut le préparer autrement.
On peut sans doute considérer le coeur de palmiste comme le premier plat national mauricien. En effet, au 16e siècle, les Hollandais, premiers colons de l'île, ont découvert le goût subtil des cœurs de lataniers bleus, une espèce de palmiste endémique. Ils ont tellement apprécié qu’ils se sont mis à ratiboiser les immenses forêts de lataniers qui couvraient l'île autrefois. A tel point qu’il n’en restait plus grand-chose à l'arrivée des Français, un siècle plus tard… Ces derniers ont donc introduit de nouvelles espèces de palmistes, car ils appréciaient eux aussi énormément la saveur de ce mets raffiné. Depuis, toutes les grandes propriétés sucrières de l'île possèdent des cultures de palmistes. Autrefois, les palmistes étaient réservés pour le réveillon des grands patrons sucriers et les directeurs des sucreries. La salade de cœur de palmiste est souvent servie accompagnée d’une vinaigrette et de fines tranches de marlin fumé.
La mousse de saumon est un plat traditionnel de fin d'année en Europe. A Maurice, nous n’avons pas de saumon, c’est donc un autre type de poisson que nous dégustons à la période des fêtes: le marlin (empereur, espadon...). Ce magnifique poisson entre dans la composition de plusieurs plats typiques de fête, mais peut-aussi être servi fumé en petites tranches. La mousse de marlin est généralement un hors d’œuvre que l’on déguste sur un petit toast ou un morceau de crouton tout en prenant un verre avant le dîner.
Les camarons étaient autrefois nombreux dans les rivières de l'île. Malheureusement pour eux, ils sont tellement délicieux qu’on les pêcha de manière intensive dès les premières heures de la colonisation hollandaise… Aujourd’hui, les trois espèces endémiques de l'île ont toutes quasiment disparues. Depuis la période française, les domaines sucriers élevaient une espèce importée, le Rosenbergii, dans des bassins appelés “bassins camarons”. Tout comme les palmistes, les camarons étaient réservés pour les repas de fin d'année des directeurs. Aujourd’hui, on trouve des camarons en supermarché, au bazar ou dans la rue.
D’autres crustacés sont également très consommés durant les fêtes et peuvent remplacer le camaron dans cette recette, comme le crabe, la crevette (gambas), la chevrette (petite crevette de rivière)... Découvrez ici la recette de la sauce rouge.
Recette créole par excellence, le “poudine maye” (pudding de maïs) est surtout très apprécié à Rodrigues pendant le réveillon, mais on le consomme aussi à Maurice. Il s’agit d’une sorte de pudding anglais préparé avec du maïs. On peut en consommer entre les plats, à la manière d’un trou normand, ou en fin de repas pour le dessert.
Source: CÔTE NORD MAG
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