La flore tropicale est très riche et abondante. Dans le passé, partout à travers l'île poussaient des arbres fruitiers qui étaient la source des doses de vitamines quotidiennes des habitants et également de leurs plaisirs gourmands. Ils pouvaient en engloutir à volonté, quand ils le souhaitaient, puisqu’ils leur suffisaient de se promener dans le quartier pour repérer les fruits qu’ils préfère sur les arbres; nul besoin de se rendre au marché.
La liste des fruits les plus populaires regroupe notamment des mangues, papayes, longanes, bilimbis et bananes. Les autres fruits que l’on peut trouver à l'état sauvage, mais qui se font de plus en plus rares de nos jours, incluent l’arbre à pain, le longane, le jamblon, le cœur de bœuf et bien d’autres encore.On trouve de moins en moins le cœur de bœuf dans les jardins de l’île Maurice. L’arbre, appelé cachiman, est originaire des Antilles et pousse dans des régions chaudes et humides. Ses racines, ses feuilles et son fruit sont très appréciés pour leurs propriétés thérapeutiques et médicinales.
De la même famille que le corossol, le cœur de bœuf est un fruit globuleux qui peut peser entre 250 g et 1kg et qui, comme son nom l’indique, ressemble à un cœur. La peau du fruit est fine avec des tons jaunes à brun, parfois rougeâtre lorsqu’il est à maturité, et semble marquée d’empreintes de doigts. La récolte se fait avant sa maturité et on le laisse mûrir à température ambiante jusqu’à ce qu’il soit plus mou. Pour le faire mûrir, il était de coutume à Maurice de l’enfouir dans du riz cru pendant quelques jours.Arbre fruitier très commun dans les pays tropicaux, le badamier pousse très bien dans des zones sableuses, souvent à l’arrière des plages. Les noix de ses fruits, le badame, contiennent des amandes délicieuses mais peu consommées. Il est connu depuis des millénaires dans la médecine ayurvédique.
On ne connaît pas précisément l’origine du badamier, car la plante a été largement dispersée aux quatre coins du globe par l’homme. Cependant, beaucoup pensent que cet arbre fruitier, aussi connu sous le nom d’amandier indien, est originaire du sous-continent indien. Ses vertus sont en effet utilisées depuis près de 3 000 ans dans la médecine ayurvédique. Il existe plus de 200 espèces de badamiers. La chair des fruits mûrs, les badames, est comestible, mais c’est le noyau qui renferme le plus grand trésor du badame. Il contient en effet de petites amandes à la chair délicate et parfumée. Celles-ci peuvent être consommées crues ou séchées. En Inde, on fabrique également un succulent lait de badame. Pour pouvoir goûter aux amandes du badame, il faut frapper vigoureusement la coque, très dure, entre deux pierres. Il est plutôt rare de récupérer une amande entière suite à ce procédé.Certains Mauriciens en raffolent. Le jamblon, petit fruit ovale de la famille des myrtes, est excellent contre le diabète. De plus en plus rare à Maurice, on trouve encore quelques plants dans la nature ou dans certains jardins.
Assis au bord de la route, à l’ombre des grands arbres du parc national de Bras-d’Eau, un marchand de jamblons attend patiemment ses clients. Des connaisseurs, tous Mauriciens, s’arrêtent bientôt pour s’offrir un sachet de ces fruits pourpres contre 50 roupies. « Tous mes clients sont Mauriciens, les touristes et les étrangers ne connaissent pas ce fruit », confie le marchand. Fruit effectivement peu connu, le jamblon (ou prune de Java) est originaire de la péninsule indienne. Certaines personnes raffolent de sa chair tendre et sucrée, légèrement farineuse avec une pointe d’amertume. On le mange cru, parfois avec un peu de sel et de piment. Le jamblonier (ou jamelonier) peut atteindre une trentaine de mètres de hauteur et vivre une centaine d’années. Les fruits sont mûrs lorsqu’ils prennent une profonde teinte violette. On les récolte entre les mois de février et mars. Ils sont excellents contre le diabète, car ils agissent comme stabilisateur du taux de sucre dans le corps. Le jamblon est d’ailleurs souvent utilisé dans la médecine ayurvédique pour combattre ce mal. « Les diabétiques peuvent aussi consommer les noix en enlevant la coque qui les recouvre. On peut les manger crus, en faire des infusions ou les écraser pour obtenir une pâte », précise le marchand, qui a souhaité garder l’anonymat.